Post et périscolaire
1 Colonie de vacances hygiénique
En 1881, un pasteur parisien Théophile Lorriaux et son épouse, suivent l'exemple du pasteur Wilhelm Bion en Suisse et envoient trois premières fillettes dans un village de Seine-et-Marne. Ils fondent l'année suivante l'Œuvre des Trois-Semaines. Les premières années, les enfants (72 filles en 1882) sont répartis dans des familles campagnardes, puis peu à peu dans des maisons acquises par l’œuvre dont celle de Montjavoult, village du Vexin, qui devient le centre de rayonnement de leur œuvre.
A la même date, l'expérience est relayée par Elise de Pressensé, elle-même épouse de pasteur, qui, avec quelques dames charitables, a organisé l'Œuvre de la Chaussée du Maine, étend ses activités aux colonies de vacances. Les enfants viennent toujours de milieux modestes et ont souvent une santé précaire. Ils sont placés en petits groupes dans des familles paysannes.
Placement familial ou colonie de vacances
C'est à Edmond Cottinet, administrateur de la caisse des écoles du 9e arrondissement de Paris, que revient l'idée en 1883 des premières colonies scolaires.
Effrayé par l'état de santé des écoliers étiolés au méphitisme ambiant de la grande ville, il propose alors à ses collaborateurs d'organiser des séjours à la campagne pour les plus malingres et les plus pauvres d'entre eux. Il n'obtient que 500 francs, mais, grâce aux dons de quelques particuliers, il peut former deux groupes de petits colons, et installer les garçons dans les bâtiments de l'école normale de Chaumont, située hors de la ville, et les filles à Luxeuil, dans un pensionnat privé.
Le type adopté est celui de la colonie groupée ; on écarte le système familial où les enfants sont colonisés chez des paysans, nourris comme eux, mêlés à leurs travaux ; on estime qu'il ne convient pas à de petits citadins anémiques, qu'il ne s'agit pas d'endurcir, mais de revivifier.
Le caractère et l'objet de l'institution sont, au reste, très nettement définis par Cottinet ; Les colonies de vacances sont une institution d'hygiène préventive au profit des enfants débiles des écoles primaires, des plus pauvres entre les plus débiles, des plus méritants entre les plus pauvres. — Elles n'admettent pas de malades. — Elles ne sont pas une récompense. — Leur objet est une cure d'air aidée par l’exercice naturel en pleine campagne, par la propreté, la bonne nourriture, la gaieté.
Cette définition des colonies scolaires fait assez voir qu'elles sont avant tout et surtout une institution d'assistance, une œuvre d'humanité.
Dès 1887, toujours grâce à l’influence bénéfique d’Edmond Cottinet et à l’appui de Ferdinand Buisson, directeur de l’Education primaire, est mis en place un Comité parisien des Colonies de vacances, destiné à soutenir financièrement ces dernières. Des personnalités politiques et littéraires s’y retrouvent avec Alexandre Dumas fils, Victor Duruy, le pédagogue Octave Gréard et bien d’autres.
Le principe de la colonie de vacances que prône Cottinet, privilégiant l’accueil collectif des enfants, reçoit un accueil favorable et se répand dans les autres arrondissements parisiens. Si bien qu’en 1890, dix neuf de ceux-ci (sur les vingt qui composent Paris) ont adopté ce système et organisent, sous la conduite d’instituteurs et d’institutrices, pour les écoliers des classes populaires, des séjours de trois semaines à la campagne, véritables cures d’air, qui font pièce aux maladies habituelles des enfants soumis au rachitisme, à l’anémie, à la sous-alimentation et à la tuberculose.
Fondée en 1893 par le pasteur Louis Comte, l'Oeuvre des Enfants à la Montagne de Saint-Etienne fait partir chaque été des enfants de la région stéphanoise en Haute-Loire. Les enfants sont choisis parmi la population ouvrière, implantée aux abords de bassins industriels générateurs d'anémie et de tuberculose.
Les séjours à la montagne, qui commencent au début du mois d'août et s'achèvent à la mi-septembre, ont pour but de restaurer ces enfants mais aussi de leur prodiguer des conseils d'hygiène. Le pasteur Comte a choisi la formule du placement familial chez des paysans, à l'opposé du séjour dans des bâtiments collectifs, dans un souci financier.
Les enfants sont généralement placés par groupe de deux à six dans des familles paysannes. S'il est défendu de les faire travailler, les enfants accompagnent néanmoins les bergers, aident aux travaux des champs et profitent de promenades en montagne.
L'œuvre pratique également la colonie de vacances, Louis Comte l'améliore et la perfectionne.
Propagandiste zélé et infatigable, il provoque la fondation, dans de nombreuses localités, d'œuvres de colonies de vacances.
Colonies de vacances du XIIe arrondissement de Paris
Compte rendu de l'année 1903 concernant les colonies de vacances.
C'est grâce à la générosité du Conseil municipal, et surtout au sacrifice important qu'elle s'est imposée, que notre Caisse des écoles a pu envoyer, à Boulogne-sur-Mer, 230 garçons, accompagnés de 5 maîtres, et, à Fontainebleau, 213 fillettes, accompagnées de 4 maîtresses et 2 femmes de service.
La réception qui leur fut faite au Collège communal de Boulogne-sur-Mer et au Collège Carnot, à Fontainebleau, restera éternellement gravée dans leur mémoire…
Les pesées et mensurations faites au départ et au retour de la colonie ont permis de constater les résultats suivants :
Garçons Filles
Augmentation de poids 1 k 328 1k102
Augmentation de taille 0m0022 0m005
Augmentation de circonférence thoracique 0m023 0m006
La création d'une colonie permanente s'impose, et nous souhaitons qu'à bref délai nos ressources nous permettent de réaliser l'idée émise par nos devanciers.
CPA : Oeuvre des Trois Semaines ; Arrivée à Montjavoult et "la Clé des Champs" considérée comme "maison modèle" pour 45 à 50 jeunes filles.
D'après Rey-Herme, les colonies s'implantent en Seine-et-Marne, dans la Nièvre, et le Loiret en plaçant les enfants chez l'habitant. L'association aurait construit deux édifices à Montjavoult (Oise), La Clef des champs (1891) pour les filles et La Sapinière (1896) pour les garçons. À partir de 1889, elle se tourne vers la Manche et achète deux villas à Ver-sur-Mer en 1894 et 1895 ; Brise de mer et Etoile de mer.
En 1899, l’œuvre possède deux autres maisons près de Gisors (Eure).
CPA, Mandres sur Vair (Vosges). La colonie scolaire du XIe arrondissement de Paris, départ d'une caravane.
Les premières années, le placement familial est la norme. Ce système, largement utilisé par les œuvres privées perdurera entre les deux guerres.
En 1905, sur l'ensemble de la France, le mouvement des colonies scolaires ou municipales représente seulement 27 % du nombre des colonies recensées pour 40 % des départs de colons. Ces colonies municipales ne touchent que les grandes villes comme Amiens, Roanne, Roubaix, Bordeaux, Marseille, Dijon, Lille et Lyons. (Bernard Toulier, Les colonies de vacances en France, quelle architecture?)
Instituées en 1906 par l'Association amicale des anciens élèves de l'école normale de la Seine les cures d'altitude est, au témoignage de M. Edouard Petit, un modèle d'organisation et peut être donnée comme type.
Confessionnelle ou Laïque
Les milieux catholiques découvrent aussi l'intérêt des colonies de vacances à l'extrême fin du XIXe siècle. Depuis longtemps déjà, les patronages permettent au clergé de développer une action militante et sociale envers la jeunesse ouvrière.
Prolongement du patronage, la colonie de vacances représente pour l'Église, exclue du système scolaire, un moyen privilégié d'investir le temps libre enfantin et de faire une concurrence aux œuvres laïques.
Elles sont aussi des lieux d'innovation, accordant une part importante aux jeux, à l'imaginaire créatif des petits. Leurs responsables méritent, selon Laura Lee Downs, de figurer parmi "les premiers architectes d'une véritable pédagogie des loisirs enfantins en France". Des méthodes qui furent ensuite généralisées par le Front populaire, en 1936.
Progressivement, le milieu enseignant s'implique de plus en plus dans les colonies de vacances et les préoccupations pédagogiques prennent le pas sur les préoccupations sanitaires. Nées dans le sillage des lois Jules Ferry, les colonies doivent être, pour les défenseurs de l'école laïque, une sorte de prolongement de celle-ci.
Lieu d'apprentissage et d'innovations pédagogiques, la "colo" s'insère dans un projet éducatif global dont elle constitue un moment privilégié. De ce fait, elle devient vite un enjeu pour les municipalités el les œuvres confessionnelles qui, s'adressant au même public dans la même commune, entrent en concurrence.
Le mouvement des "colonies scolaires" se structure autour de Congrès nationaux et internationaux, même si la France demeure en retard par rapport à l'étranger.
En 1906, il existe 200 œuvres différentes qui procurent un séjour à plus de 26000 enfants.
33 colonies scolaires ont hébergé 7614 colons, et 106 œuvres privées ont groupées 14 717 enfants.
En raison de leur nombre comme de l'avantage qu'elles ont pris sur le plan technique, les catholiques sont en majorité.
En 1907, les catholiques se regroupent dans l’Union Parisienne des Colonies de Vacances (UPCV) qui fédère 49 « œuvres éducatives » organisatrices de colonies, qui devient en 1909, l’Union Nationale des Colonies de Vacances et œuvres du grand air (UNCV), sous la présidence d’Émile Loubet, ancien Président de la République.
En 1910, le pasteur Comte propose un "contre model laïque et protestant" à la domination catholique. En 1912 est créée la Fédération nationale des colonies de vacances (FNCV).
Soucieuses de faire sortir les enfants des taudis, les communes industrielles de la banlieue parisienne suivent le mouvement. Clichy met en place sa colonie scolaire en 1891. En 1901, faute de mieux, Bezons organise sur place une classe de vacances pour ses écoliers. À partir de 1905, la Caisse des écoles d'Argenteuil envoie 27 fillettes et 27 garçons dans le Calvados. Âgés de 9 à 12 ans, ils sont proposés par les directeurs d'établissements puis choisis par un médecin parmi les plus "délicats.. anémiques.. lymphatiques ...affections qui nécessitent la cure marine".
A Paris, des colonies sont également organisées aux Sables-d'Olonne et à Vermondans (Doubs) par l'Œuvre des colonies scolaires de vacances créée par l'Association des instituteurs de la Seine en 1903¸ reconnue d'utilité publique en 1915.
Elle a pour but de lutter contre la propagation de la tuberculose parmi les enfants des écoles, en envoyant le plus grand nombre possible d'entre eux passer une partie de leurs vacances, soit à la campagne, soit à la montagne, soit à la mer, suivant leur tempérament. Contrairement aux caisses des écoles qui choisissent les colons surtout parmi les pauvres, les enfants des parents dont la misère est notoire, qui sont inscrits au bureau de bienfaisance, cette œuvre recrute d'autres colons : les ouvriers qui ne veulent rien sollicité, les petits commerçants, les employés qui, retenus toute l'année à leur comptoir ou à leur labeur peu productif, sont dans l'impossibilité absolue de mettre leurs enfants au moment des vacances, de respirer un air pur, de se plonger dans l'onde bienfaisante.
Chiffres à l'appui, on note au retour des jeunes colons le fait qu'ils se portent mieux : poids, taille, accroissement de la capacité thoracique. On souligne aussi les progrès de leur "'intelligence" et de leur "moralité" !
Les premières années, le placement familial est la norme. Ce système, largement utilisé par les œuvres privées perdurera entre les deux guerres.
CPA, Villa scolaire à l'usage des colonies de vacances pour la Caisse des écoles du VIIe arrondissement de Paris, édifiée en 1896 par l'architecte de l'assistance publique Paul-Louis Renaud dans le quartier dit de la Réserve-Péreire, à Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines réputé comme la "Montagne du Bon-Air". C'est une station climatique et un lieu de villégiature apprécié, à proximité de Paris. Dès le début du XIXe siècle, on y envoie les petits parisiens en nourrice. Ouverte à proximité de la forêt, la villa scolaire permet aux enfants de santé déficiente, orphelins ou appartenant à des familles nombreuses, de faire une cure de bon air durant trois semaines, accompagnés de leurs enseignants. D'une capacité d'une vingtaine de lits, elle est construite à l'imitation des nombreux pavillons de villas de villégiature, avec des moellons de meulière apparents et des encadrements en brique. Comme le villas, elle porte fièrement sur sa façade un décor en céramique, avec les armoiries de la ville de Paris.
CPA, colonie scolaire dans la station balnéaire de Mers-les-Bains dans la Somme, édifiée de 1898 à 1902, pour le département de la Seine par l'architecte amiénois Fernand Ratier. Le bâtiment accroché à la falaise et orienté est-ouest est perpendiculaire à la Manche. Il s'étend sur plus de 70 mètres sur un seul niveau en dénivelé. Il se compose d'un pavillon central à usage de cuisine et de réfectoire, encadré par deux ailes de dortoirs largement éclairés par de hautes baies. Chaque dortoir a une capacité de trente lits, l'un pour les filles et l'autre pour les garçons. Chaque dortoir est complété par trois chambres de surveillants, deux chambres d'isolement, une lingerie et des latrines. A l'extrémité des ailes, on trouve d'une part le logement du gardien et de l'autre, celui du directeur.
Premières constructions
L'intervention des pouvoirs publics
Après la Première Guerre mondiale, la lutte contre la tuberculose, déclarée fléau social, met à nouveau en évidence les vertus thérapeutiques des colonies de vacances, aptes à régénérer la jeunesse éprouvée par les privations.
À partir de 1919, le ministère de la Guerre organise des cours de vacances dans les chefs-lieux de canton, sous la direction de moniteurs du service de l'Instruction Physique. Aux enfants et aux jeunes gens de l'agglomération parisienne, il propose des camps de vacances à Saint-Germain-en-Laye et à Marly-le-Roi.
L'État soutient, encadre et subventionne le mouvement par le biais du ministère de l'Hygiène à partir de 1923. Les Caisses d'assurances sociales suivent rapidement et mettent en place les premiers stages de formation pour les moniteurs.
Après la crise de 1929, le recours au financement privé, notamment Caisse d'Epargne, est de plus en plus important.
Dans le contexte de la crise des années 1930, les municipalités et les caisses des écoles hésitent à s'endetter et optent pour l'achat, plutôt que pour la construction, coûteuse, de propriétés immédiatement utilisables après quelques aménagements.
En 1934, l’UNCV devenue l’Union Française des Colonies de Vacances (UFCV), est reconnue d’utilité publique.
L'UFCV et la FNCV, les deux organisations qui fédèrent l'essentiel des colonies en France, arrêtent un modus vivendi préfigurant un rapprochement.
La Ligue de l'enseignement s'y oppose en enjouant les colonies laïques à se fédérer au sein de la nouvelle Union fédérale des Œuvres de vacances laïques (UFOVAL).
En 1936, les Protestants fondent le Comité protestant des Colonies de vacances (CPCV)
Avec les congés payés de 1936, la notion de loisirs et de vacances prend de l’ampleur. Léo Lagrange, sous-secrétaire d'Etat aux loisirs et aux sports auprès du ministre de la Santé publique, organise notamment le tourisme populaire et donne une nouvelle dynamique aux colonies de vacances et associations qui s'y consacrent.
La circulaire du 17 avril 1937 classe les établissements de prévention en cinq catégories : 1° les colonies et camps de vacances ; 2° les écoles de plein air ; 3° les maisons de repos et de convalescence pour enfants ; 4° les maisons spécialisées pour certaines catégories infantiles ; 5° les préventoriums et aériums.
Les instructions relatives à l'organisation et au fonctionnement des colonies et camps de vacances subventionnés par l'Etat du 18 mai 1937, publiées par le ministère de tutelle de la santé publique précise l'organisation matérielle de la colonie.
La colonie sera éloignée de toute grosse agglomération urbaine ou industrielle, tout en étant située près d'une grande voie d'accès. Elle sera bien exposée, à l'abri du soleil, des vents, et à proximité d'ombrages… L'immeuble comprendra des pièces distinctes pour le dortoir, le réfectoire, la salle de réunion et de récréation.
Le décret-loi du 17 juin 1938 relatif à la protection des enfants placés hors du domicile de leurs parents ouvre la période à partie de laquelle l'intervention de l'Etat devient constante dans le fonctionnement, l'organisation, le développement des colonies de vacances.
Tout enfant…, hébergé soit en colonie de vacances, soit collectivement ou isolément, moyennant un salaire, hors du domicile de ses ascendants ou tuteurs collatéraux ou parents au quatrième degré, est placé sous la protection de l'autorité publique.
La Fédération nationale des œuvres laïques de vacances d’enfants (Jeunesse au plein air) est fondée en 1938 par Georges Lapierre pour favoriser le départ en centres de vacances, développer et moderniser les centres de vacances, fournir la documentation nécessaire aux organisateurs de centres de vacances et sauvegarder le principe de laïcité. (voir page Jeunesse en plein air)
La bonne marche de la colonie étant primordiale, le besoin de perfectionner le personnel d'encadrement apparaît très vite.
Déjà en 1937 un premier stage de formation de moniteurs se tient à Beaurecueil en Provence par la future Association des Centres d’entraînement pour la formation du personnel des colonies de vacances et des Maisons de campagne des écoliers.
Le Premier stage de formation de directeurs de colonies de vacances a lieu en 1939. 11 stages ont lieu, dont 6 à la demande de la ville de Paris pour 400 membres enseignants du département de la Seine.
En 1943, l’association prendra le nom de Centres d’entraînement aux méthodes de pédagogie active (C.E.M.E.A.). Ils marqueront de leur empreinte le fonctionnement des colonies de vacances françaises.
(voir page CEMEA)
Durant l'Occupation, les sites bombardés ou occupés, les difficultés de ravitaillement, les zones interdites perturbent le fonctionnement des colonies. Sous l'œil du Maréchal, la « Croisade pour l'air pur » est lancée. Le Secours National récupère les sites aménagés par les communes et gère les séjours des colons. Les enfants ne peuvent plus aller sur la côte, désormais interdite.
2 Colonie de vacances éducative
A la libération, la FNCV périclite et ses membres se reportent sur l'UFOVAL davantage centrée sur des objectifs laïcs et périscolaires.
La Fédération nationale des œuvres laïques de vacances d’enfants et d'adolescents qui devient en 1949, la Confédération des œuvres laïques d'enfants et d'adolescents (Jeunesse au plein air) ; l'Union française des œuvres de vacances laïques (UFOVAL), section de la Ligue de l'enseignement qui se regroupe avec les CEMEA, les Eclaireurs de France, les Francs et Franches camarades ; la Fédération générale des associations départementales des Pupilles de l'école publique ; le Comité protestant des Colonies de vacances (CPCV) ; l'Œuvre des Colonies de vacances et Auberges de la jeunesse de la Fédération sportive des jeunesses laïques et républicaines de France ; l'Union française des Colonies de vacances (UFCV) ; l'Organisation centrale des Camps et activités de Jeunesse ; la Fédération de Colonies de vacances familiales, reprennent leurs activités.
L'œuvre isolée, indépendante a presque totalement disparu.
En 1946, les diplômes d'Etat de directeur et de moniteur de colonies de vacances sont créés. Quatre associations reçoivent une habilitation spéciale pour organiser les sessions de formation théorique constituant la première épreuve de chacun de ces diplômes. Ces associations sont : les CEMEA, l'UFCV, le CPCV et le FCVP.
La deuxième épreuve du diplôme est le stage pratique en colonie de vacances. La troisième épreuve est l'épreuve écrite.
Les petits colons sont de plus en plus nombreux (100 000 en 1913, 400 000 en 1948, 1 million en 1955, un chiffre resté depuis assez stable).
En dehors du rationnement alimentaire qui subsiste jusqu'en 1948, -- les colonies de vacances bénéficient de bons supplémentaires permettant l'attribution de matières grasse, de confitures, de sucre, etc…,-- deux raisons provoquent la montée en flèche du nombre d'enfants bénéficiant d'un séjour en colonie de vacances : d'une part la loi officialisant les Comités d'entreprise avec des ressources destinées au fonctionnement des œuvres sociales dont les colonies de vacances, d'autre part, la création de la Sécurité sociale par l'aide aux vacances allouée par le Fonds d'action sanitaire et sociale.
Le 15 janvier 1947, le changement de tutelle administrative, du ministère de la Santé au sous-secrétariat d'Etat à la jeunesse et aux sports, dépendant de l'Education nationale, est significatif de la séparation des colonies de vacances des institutions à caractère sanitaire.
Les colonies de vacances sont des établissements destinés à recevoir pendant les
intersessions scolaires des enfants sains, c'est-à-dire dont les coefficients anthropométriques, la morphologie et l'état clinique sont conformes à la normale, enfants de 6 à 14 ans, justifiables d'un séjour au grand air.
Les arrêtés du 14 avril et du 11 mai 1949 déterminent les conditions de fonctionnement et les prescriptions sanitaires applicables aux centres de vacances.
Trois ans de délai sont accordés aux œuvres pour l'exécution de ces mesures.
Sur l'installation et l'aménagement des colonies de vacances, il fixe l'essentiel de la doctrine pour quelques décennies :
Effectif restreint des groupes d'enfants ne dépassant pas 45 à 50 enfants, pouvant être doublé avec répartition par groupe d'âge homogène (6-11 ans, 11-14 ans) ; concentration des services communs (administration, infirmerie, cuisine et réfectoire) ; traitement des locaux séparés (dortoirs, ateliers) en unités par équipes autonomes et restreintes de 10-15 enfants ; caractère « ascétique » des locaux, en contact étroit avec la nature, sans luxe inutile ; vaste terrain d'un hectare et demi pour les jeux, avec éventuellement un potager.
L'UFCV devient en 1959, l’Union française des centres de vacances et de loisirs.
De nouvelles définitions paraissent le 27 décembre 1963 au Journal Officiel :
Art. 3. Les colonies de vacances sont l'œuvre d'institutions qui, sous la direction d'un
personnel qualifié, accueillent des enfants sains de 6 à 14 ans pour un séjour temporaire en
internant dans des établissements réunissant des conditions réglementaires de sécurité,
d'hygiène et d'éducation.
Art. 4. Les colonies maternelles sont des colonies de vacances qui accueillent des enfants
de quatre à six ans. Leur effectif ne peut dépasser soixante enfants. Elles doivent être
fractionnées en section de vingt enfants environ. (...).
Art. 5. Les centres de vacances collectives d'adolescents accueillent dans des bâtiments ou
sous tentes des adolescents de treize à dix-huit ans. Ces centres de vacances peuvent être
fixes ou itinérants.
Art. 6. Les placements familiaux sont l'œuvre d'institutions qui organisent sous la
direction d'un personnel qualifié le séjour temporaire d'enfants sains âgés de plus de six ans
dans des familles présentant toute garantie de moralité et qui peuvent offrir à ces enfants
des conditions de sécurité et d'éducation satisfaisantes
Les Trente Glorieuses peuvent être considérées comme l'âge d'or des colonies de vacances. Pour répondre à la demande croissante et diversifier l'offre, les sites se multiplient à la mer, à la montagne, à la campagne.
Une des raisons du succès des colonies de vacances, outre la vie urbaine, est la confiance des parents.
La recherche des éléments les plus favorables en vue de doter les enfants d'une santé florissante, le souci constant de réaliser les conditions optima de sécurité joints à la volonté d'offrir aux enfants de "vraies vacances" sont les préoccupations permanentes des responsables de l'organisation et du fonctionnement des colonies et camps de vacances. (Etienne Bécart, inspecteur général)
3 Centre de vacances
Progressivement, les collectivités locales font appel à des prestataires qui organisent des séjours en France et à l'étranger. Mieux formés, les « monos » encadrent des équipes réduites qui peu à peu deviennent mixtes. Les enfants sont regroupés par tranche d'âge et s'adonnent à des activités variées : sports aquatiques ou équestres, tourisme, plus récemment activités scientifiques. L'expression même de « colonie de vacances », qui renvoie à l'organisation rigide d'un séjour au confort rudimentaire — voir les paroles de la célèbre chanson de Pierre Perret ou le récit nuancé de Sempé, Les vacances du Petit Nicolas — est supplantée par celle de « centre de vacances ».
Le décret du 8 février 1973 substitue le terme «centre de vacances» à celui de
colonie de vacances.
Les structures propriétaires cherchent toujours à rentabiliser des sites qui ont vu défiler des générations d'enfants, les unes après les autres. Depuis les années 1980, la demande se réduit tandis que le coût des séjours augmente, en raison d'une réglementation plus stricte en matière d'encadrement et d'hébergement. Le durcissement des règles de sécurité incendie et de restauration collective ne cesse de poser problème aux communes qui ont acquis puis réhabilité sommairement de grandes demeures bourgeoises. Elles cherchent désormais à se débarrasser d'un patrimoine coûteux.
Dans les années 2000, les séjours de vacances et camps de jeunesse baissent au profit des centres de loisirs — anciens centres aérés — qui ne cessent de se développer avec le soutien des Conseils généraux.
Mis en place par les communes dans les écoles pour un accueil péri-scolaire de jour, ils fonctionnent aussi le mercredi et durant les vacances. L'été, ils se transforment en vrais centres de vacances où les enfants viennent camper deux ou trois jours
Achetez le carnet national des colonies de vacances, vous qui partez pensez à ceux qui restent, Comité National des Colonies de Vacances, 40 rue Marbeuf, Paris, 1939.
10Fr pour un jour de vacances. Fautes de ressources, des milliers d'enfants ne partent pas en vacances. Des milliers d'enfants dont la santé est compromise par le surmenage scolaire et affaiblie par les privations, qui ont un besoin impérieux d'air pur, ne connaissent pas la détente d'un séjour réconfortant à la campagne, à la mer, à la montagne.
Procurez-leur une journée, plusieurs journées, de santé et de joie. Achetez, faites acheter le carnet national des colonies de vacances en vente dans tous les bureaux de postes, les perceptions ou débits de tabac. Les dons sont reçus par les comités départementaux et au siège du Comité national.
La Maison joyeuse
L'Enfance coopérative, créée en 1920 a pour objet la création et la gestion de colonies de vacances, orphelinats, maisons de convalescence, préventorium, camps de vacances et auberges de la Jeunesse.
L. Clément-Camus est l'architecte de l'association de l'Enfance coopérative et construit la colonie de vacances de La Maison-Joyeuse à Gérardmer dans les Vosges.
La décoration est confiée à André Hellé en 1932. Il dessine dans les dortoirs des rébus constructivistes, tandis que le mobilier de Francis Jourdain s'orne de pétulantes vignettes issues de ses livres.
Francis Jourdain (1876-1958) est peintre, créateur de meubles et de décorations d'intérieurs, de céramiques, et d'autres objets d'arts décoratifs. Il invente un système de meubles interchangeables bon marché destiné à la clientèle populaire. En 1919, il ouvre une boutique de céramiques, tissus, luminaires et autres objets décoratifs d'un style résolument moderne.
Colonie de vacances de la ville d'Argenteuil à St-Hilaire de Riez (Vendée). Dortoir et un des lavabos et pédiluves.
Les colonies de vacances
CPA Brighton français par Cayeux-sur-Mer -- colonie scolaire, Fondation Groult -- Promenade des enfants.
CPA, Boyardville (ile d'Oléron), La maison heureuse, colonie de vacances, le bain.
Timbres du Comité roannais de patonage des colonies de vacances, chateau de Boisy (propriété de la Ligue de l'enseignement), Saint Alban village d'enfants, "Antonius Fouilland" au Cergne, Sail-les-Bains village d'enfants.