Post et périscolaire
La coopérative scolaire
"Les coopératives scolaires ne sont ni des Coopératives de production, ni des Coopératives de consommations ; elles ne sont pas destinées à faire baisser les prix… Si elles amènent une révolution, ce ne sera pas dans les rouages de la société économique, ce sera – c'est déjà – dans les méthodes et dans le fonctionnement de la société scolaire."
Paul Lapie
Origine
L’apparition des courants coopératifs, mutualistes et associatifs marque la fin du XIXème siècle. C’est tout naturellement dans cette mouvance que la coopération scolaire va, au fil des ans, trouver sa place.
Les années qui suivent la promulgation des lois Jules Ferry voient naître les premiers essais de coopératives scolaires. En 1899, un appel lancé en faveur de la coopération scolaire dans l’Almanach de la Coopération Française la fait reconnaître.
Le vote de la loi de 1901 va officialiser le droit de s’associer et favoriser l’essor des associations « à but non lucratif ».
En 1922, une Commission Nationale de l’Enseignement de la Coopération est créée par la Fédération Nationale des Coopératives de Consommation.
Deux conceptions s'opposent alors :
La première section départementale adhérente de l’O.C.C.E. est celle de l’Indre et Loire, en 1930, suivie par la Seine, les Ardennes, la Creuse, l’Yonne, la Haute-Savoie et la Haute-Vienne.
Un conflit avec le Ministre de l'Instruction Publique qui entend subordonner étroitement les coopératives à son autorité vient, en 1930, paralyser momentanément son action. II est interdit à l'Office Central de communiquer directement avec les inspecteurs et avec les instituteurs. Au début de 1936, Anatole de Monzie lève cette interdiction, et l'Office peut reprendre ses activités.
La coopération à l'école primaire, contribution à l'idée de l'école d'après-guerre, M. Profit, Inspecteur de l'Instruction primaire. Préface de Paul Lapie, Directeur de l'Enseignement primaire. Paris, Librairie Delagrave, 1926.
"La Coopérative scolaire est une association d’élèves au service d’une éducation citoyenne, responsable et solidaire."
La coopération vue par Barthélémy Profit
Montrer des choses, faire des expériences, cela suppose un musée et un nécessaire expérimental, des instruments et des collections. Il y a là tout "un outillage aussi indispensable à l'instituteur que la charrue au laboureur".
Pour cela, nous n'avons rien. Il nous faudrait de l'argent, qui nous en donnera ? N'est-ce pas à vous, les premiers intéressés, à essayer d'en trouver ? Aidez-vous et l'on vous aidera. Etes-vous capables d'un petit sacrifice d'argent chaque mois ? Etes-vous capables de vous unir en vue d'une action commune profitable à tous ? Saurez-vous constituer et faire vivre une société amicale de coopération ?
Nos élèves ont su faire cela, et, avec le consentement écrit de leurs parents, ils se sont groupés en coopératives scolaires d'éducation pratique : les "Fraternelles", les "Avenirs", les "Amis du Progrès", les "Auxiliaires de l'Agriculture", etc. Ils ont adopté les statuts, fixé eux-mêmes le chiffre de leur cotisations, recruté des membres honoraires, tenu des registres, élu au bureau : président, vice-présidents, trésorier, secrétaire, conservateur du musée, etc. Le Président est parfois le Maire, parfois l'instituteur, le plus souvent l'un des membres actifs, jeune garçon ou jeune fille. L'instituteur (ou l'institutrice), membre de droit, assiste à toutes les séances, sauf à se retirer un moment quand il veut laisser aux sociétaires toute liberté de décision. La coopérative admet les élèves du cour d'adultes et tous les anciens élèves. Tous les anciens élèves pourront venir aux séances récréatives et cinématographiques, et tirer parti de la préparation donnée en vue des fêtes…
Et le succès est venu… Toutes les fois qu'on a su intéresser les enfants à une œuvre qui devait être surtout leur œuvre, toutes les fois qu'on a su leur faire confiance et, sans cesser de les conseiller, leur laisser le plus possible d'initiative et de liberté, les résultats ont été assurés…
Mais "s'il n'y a pas de société sans cotisation, des coopérateurs doivent surtout coopérer, c'est-à-dire : agir pour apporter à la société d'autres ressources en argent, en nature, agir pour lui rendre tous les services possibles. L'action coopérative, dirigée par les maîtres, grandement aidée par leur dévouement, s'est d'abord manifestée par les fêtes scolaires, matinées ou soirées récréatives payantes. Nous voyons maintenant de petites écoles mixtes, dirigées par des institutrices, qui peuvent se procurer ainsi en une journée un millier de francs. Bien souvent il aurait fallu vingt ans de sollicitations pour obtenir en plusieurs fois une parelle somme du budget communal" (conférence de 1920)…
La fête scolaire est déjà un acte de véritable coopération. Chacun y participe selon ses moyens. Les uns dessinent les programmes aux leçons de dessin, les autres placent les billets, etc.
Les coopérateurs ont d'autres moyens de procurer des ressources à leur société. Là où l'organisation d'une fête rencontrait trop de difficultés, de petits ouvrages ont été fabriqués : lingerie, cadres, cartes postales sur médaillon en plâtre, etc. ; avec quelques objets offerts par les sociétaires ou leurs amis, on a pu faire des tombolas… Ailleurs on a fait la récolte des plantes médicinales, on les a même cultivées ; on a fait des cultures faciles et bien rémunératrices…
Mais, à la voir pratiquer, la coopérative est apparue comme un but en soi, comme une véritable éducation. Bien mieux que toute autre société scolaire, elle fait agir l'enfant, elle l'oblige à sortir de son individualisme pour assigner à ses efforts un autre but que sa seule satisfaction, elle le prend dans l'engrenage d'une première collaboration avec ses semblables, elle le plie à des règles établies par ses pairs, elle l'intéresse à un but qui le dépasse : le progrès général…
L'enseignement du français peut en tirer parti en proposant des sujets pratiques : Rédaction d'un procès-verbal de séance et même allocution du président et exposé des opérations sociales ; lettres pour demander l'abonnement au journal ou des renseignements pratiques au rédacteur spécial, lettres à l'inspecteur pour lui rendre compte de la fête ou de l'excursion, lettres pour demander des catalogues de graines à un fournisseur, des échantillons aux camarades des autres écoles, des écoles de régions différentes, etc.…
Les coopérateurs peuvent être invités, pour l'histoire, à rechercher des faits ou des légendes locales ; pour la géographie, à réunir les éléments d'une monographie communale ; pour le calcul, à dresser et tenir à jour un tableau du prix des denrées, etc. Il s'agit de les intéresser et de les guider, ils sauront trouver les concours nécessaires.
Ecole d'activité et de progrès intellectuel, la coopération, enseignée ainsi pratiquement et sans phrases, contribuera encore à l'éducation sociale de nos enfants.
(M. Profit, La coopération à l'Ecole primaire, 1926)
1957 voit la naissance de AMIS-COOP, un journal destiné aux enfants, le pendant de la Revue de la Coopération Scolaire destinée aux adultes.
1961 est marqué par l’organisation du premier congrès des jeunes coopérateurs. Au cours des années 60, par le biais d’échanges de jeunes et d’enseignants coopérateurs, l’O.C.C.E. prend une dimension internationale.
1968 : reconnaissance d’utilité publique de l’Office Central de la Coopération à l’Ecole.
1976 : création du bimestriel pédagogique « Animation & Education ». Il compte aujourd’hui, plus de 50.000 abonnés.
« Dans l’enseignement public, les coopératives scolaires sont des sociétés d’élèves gérées par eux avec le concours des maîtres en vue d’activités communes. Inspirées par un idéal de progrès humain, elles ont pour but l’éducation morale, civique et intellectuelle des coopérateurs par la gestion de la société et le travail de ses membres. » Jean de Saint-Aubert
En 1988, à Tours, l’Office Central de la Coopération à l’Ecole change de statuts et devient une Fédération. Les 101 associations départementales deviennent désormais des entités juridiques.
L’O.C.C.E. a l’agrément Education Nationale au titre des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public.
Elle obtient en 1992, auprès du Secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, l’agrément au titre d’association de jeunesse et d’éducation populaire.
« La coopérative scolaire est une association d’enfants, d’adolescents et de membres de l’enseignement public, coopérant à l’entreprise éducative avec les parents, les femmes et les hommes qui constituent l’environnement social de l’école » déclaration 1978
Copain-cop, publication pour la jeunesse (1400 exemplaires en 1937)
La coopération vue par Freinet
Le thème de la coopération est abordé précisément dans trois textes de Freinet. Dès 1923, il consacre un article à la coopération scolaire dans L’école émancipée. Le pédagogue lit alors les auteurs du mouvement de l’Education nouvelle, et il propose des comptes rendus de lecture très élogieux. Freinet trouve une argumentation favorable aux républiques d’enfants et une présentation de leur histoire dans un ouvrage d’Adolphe Ferrière de 1921 intitulé L’autonomie des écoliers, l’art de former des citoyens pour la nation et pour l’humanité. Freinet conclut ainsi le court compte rendu qu’il consacre à ce livre : « L’autonomie des écoliers est un livre nécessaire aux camarades qui veulent faire évoluer leur classe vers la démocratie, pour le développement social et humain de tous les enfants. » Il s’agit donc de développer la démocratie à l’école, en visant des finalités très larges : le développement social et humain de l’enfant. Les républiques d’enfants sont mises au service d’un objectif qui semble considéré comme essentiel, mais qui est formulé de façon assez vague.
En 1929, dans un article intitulé « Les coopératives scolaires », il prend parti dans le cadre d’un débat qui oppose, au sein même du mouvement de l’école émancipée, adversaires qui n’y voient qu’un leurre pour renflouer financièrement une école publique notoirement sous-dotée et partisans des coopératives scolaires. Freinet défend vigoureusement ces institutions, en s’appuyant sur deux arguments principaux.
Tout d’abord, la coopérative a une fonction pédagogique. Elle permet de rendre les rapports entre le maitre et les élèves plus souples. Parce que leurs relations seront moins figées, l’élève ne vivra plus l’apprentissage comme une soumission à l’ordre hiérarchique. Il se fera actif et participera à sa propre instruction et à sa propre éducation. Il ne s’agit pas d’écarter le maitre, mais de l’intégrer à une collaboration « entre maitres et élèves […] débarrassée au maximum de la notion paralysante de supérieurs et inférieurs ».
La coopérative scolaire se justifie aussi dans une perspective politique. Freinet, comme le « camarade » auquel il s’adresse, veut préparer l’avènement du socialisme. Une école où les élèves possèdent et gèrent collectivement les outils de travail est nécessaire, si c’est pour une société de la coopération que l’on veut former des citoyens.
Et le pédagogue justifie ainsi le recours à un matériel collectif et à la pratique coopérative de l’imprimerie scolaire. (Baptiste Jacomino)
Freinet à la mort de Profit, en 1946, lui rend hommage en écrivant : « Ce qui transforme l’école française, ce sont les coopératives scolaires et nous saluons en M. Profit, leur dévoué initiateur ».
En 1924, à la demande de son collègue et ami Bugnon, Fernand Cattier, directeur de l’Ecole normale de garçons de Mirecourt (Vosges), crée Le Coopérateur scolaire qu’il cède en 1926 aux Presses Universitaires de France. Ces dernières le rebaptise La Coopération à l’Ecole primaire, Journal illustré de l’école française et se charge de le diffuser massivement dans les écoles sous l’égide du Ministère.
La propension de la Fédération Nationale des Coopératives de Consommation à vouloir monopoliser l'action coopérative partout est manifeste lorsqu'en avril 1928, la Commission nationale de l’enseignement de la coopération, est transformé d’abord en Office des coopératives scolaires, reconnu par le ministère de l’Instruction publique, puis l’année suivante (décembre 1929) en un Office central de la coopération à l’école (OCCE) dirigé par Emile Bugnon avec Paul Ramadier.
Il est placé sous la triple présidence d'honneur : l’économiste Charles Gide, le directeur du Bureau international du travail Albert Thomas, et Ferdinand Buisson. Ceux-ci incarnent trois orientations socio-politiques : la coopération, le socialisme réformiste et l’instruction publique, qui auront du mal à cohabiter harmonieusement tout au long de l’histoire des coopératives scolaires. (Antoine Savoye et Emmanuelle Guey)
Le but de l'OCCE est d’encourager non seulement la constitution de coopératives scolaires, mais l’enseignement de la coopération dans les écoles à tous les niveaux (statuts du 22 février 1930)
Profit, quant à lui, refuse la présidence d’honneur de l’OCCE. Attaché à développer la coopération « à la base », école par école, il refuse tout enrôlement dans des organisations nationales qu’il s’agisse du mouvement coopératif ou de la Ligue de l’enseignement.
Profit entre très tôt en contact avec le mouvement d' Education nouvelle créé dans les années 1920 par des enseignants, psychologues, philosophes, sociologues, etc, qui, de plus en plus nombreux au sortir de la guerre, cherchent à renouveler l’éducation hors des cadres institués.
Au sein de ce mouvement, c’est d’abord vers La Nouvelle Education que se tourne Profit lorsqu’il cherche à être reconnu par le mouvement d’Education nouvelle (association constituée en 1921, à Versailles, à l’initiative de Roger Cousinet et de Madeleine Guéritte). Il s’agit de rassembler éducateurs professionnels et parents, « décidés à favoriser en France l’activité personnelle des enfants, soit à l’école, soit dans la famille », dans un vaste mouvement de réflexion et d’expérimentation. Profit y adhère et participe à son assemblée de 1922, à Dijon, où il présente une coopérative scolaire
A la périphérie du mouvement d’Education nouvelle, Profit fait une autre rencontre importante, celle de Célestin Freinet. L’instituteur engagé de Bar-sur-Loup se reconnaît dans les conceptions de son aîné dont il soutient l’action dès 1925.
En 1925, en réponse à la création du journal de l'OCCE, Profit crée sa revue, L’Ecole coopérative, qui paraîtra jusqu’en 1936.
Réfutant l’autoritarisme parfois dictatorial des maîtres et la compétition entre les élèves, il prône la solidarité, la coopération dans la construction des apprentissages et affirme que l’apprentissage de solidarité nécessite l’aide mutuelle.
Ainsi l’école passe, dit-il de «la monarchie absolue à la république».
Les enfants peuvent effectivement s’exercer à la pratique de la liberté et de la responsabilité.
Ces coopératives ont donc une dimension éducative et pédagogique et deviennent un moyen efficace d’éducation morale, sociale et civique.
Profit considère que l’indépendance de l’école doit être préservée face au monde économique et garde donc sa distance avec les Coopératives créées dans le champ économique; les coopératives «Profit» sont affiliées avant 1939, à la Ligue de l’Enseignement.
Grace aux livres de Barthélémy Profit et grâce aussi à l'action conjointe de nombreux disciples, le mouvement s'étend à toute la France, en sorte que le nombre des coopératives scolaires qui était de 3034 en 1925, passe successivement à 4444 en 1926, 6381 en 1927, 6636 en 1928, 7438 en 1929. A la veille de la seconde guerre mondiale on en dénombre plus de 15000.
L’Office, qui compte 45 « sections » en 1939, sort exsangue du second conflit mondial. Seuls, quelques départements réussissent à garder le contact. Mais l’intérêt pédagogique de la coopération scolaire n’échappe pas au Directeur de l’Enseignement du Premier Degré (M. Beslais) qui n’hésite pas à le rappeler dans une note du 1er avril 1945.
Dès l’année suivante, une trentaine de sections se manifestent à nouveau. C’est un nouveau départ.
Pour ses 20 ans, A Tours, en 1948, le Congrès National de l'Office Central de la Coopération à l'Ecole fait sienne la définition de Jean de Saint-Aubert de la coopération scolaire, qu'on a depuis parfois appelé la Charte de la coopération scolaire :
En 1936, Jean Zay, Ministre de l’Instruction Publique du Front Populaire, adresse aux instituteurs une circulaire pour recommander la coopération scolaire dans les classes primaires.
Pendant la guerre, les coopératives scolaires peuvent continuer à exercer leur activité. En 1942, en raison de la pénurie des médicaments d'origine chimique à laquelle s'ajoute le déficit des plantes médicinales (tilleul, chiendent, queues de cerises, feuilles de frêne, châtaignier, aubépine, fougère mâle, etc.) les autorités attire l'attention des instituteurs sur la nécessité de faire récolter les plantes médicinales par les enfants. Ceux-ci tireraient du reste profit de ce travail instructif, qui leur ferait connaître ce que leurs grand'mères appelaient les "simples". Travail temporaire conditionné par la saison de la récolte et qui ne saurait par conséquent entraver la marche des études.
Faut-il ajouter que la récolte des plantes médicinales bien organisée est très rémunératrice et que l'école, si elle savait exploiter cette source de revenus, trouverait des fonds importants pour les œuvres auxquelles elle intéresse l'enfance ? A titre d'exemple, je signale qu'en 1941, l'Office Centrale de la Coopération à l'Ecole a vendu pour 154.884 francs de plantes médicinales (6.000 kgs).
Barthélemy Profit : inventeur de la coopération à l’école
Barthélemy Profit est né le 11 février 1867 au Lonzac, petite commune de Corrèze à 30 kilomètres de Tulle. Ses parents, Antoine Profit et Elisabeth Fourroy, sont de modestes cultivateurs, mais néanmoins propriétaires. Barthélemy fut un brillant élève ; il remportait tous les premiers prix de ses classes. « De telles dispositions et de tels résultats inclinèrent ses parents à n’épargner aucun sacrifice pour qu’il pût faire son chemin ». Après le collège de Treignac (Corrèze), Profit fut élève-maître à l’Ecole normale d’instituteurs de Tulle. Il occupa un poste d’enseignant, toujours dans la même région, avant de professer dans les Ecoles normales de Vannes, de Loches et de Saint-Brieuc.
Il débute, ensuite, une carrière d’inspecteur de l’enseignement primaire dans l’Isère (1904), avant d’être nommé à Riom, dans le Puy-de-Dôme (1906). Notre homme arrive à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Inférieure) en 1909 et y restera jusqu’à sa retraite en 1929. Il fait souche en Charente s’y étant marié, en 1899, à Adèle Gauthier avec qui il aura une fille.
Un témoignage d'instituteur rappelle les conditions de travail de ce dernier, arpentant sa circonscription à pied, prenant souvent un repas froid sur le bord d’un chemin, mais aussi la rigueur froide de l’inspecteur lors des conférences pédagogiques qu’il a vécues. Nous sommes en 1919. Un autre témoignage nous apprend que Profit encourageait les maîtres à « faire l’imprimerie à l’école » vers 1925. Il l’impressionnait tant il était rigoureux dans son travail d’inspection. Il imposait son autorité et avait une vision bien précise de la pédagogie. Sa visite d’inspection, quelle que soit l’heure, quel que soit le jour, commençait toujours par ‘Refaites-moi votre dernière leçon de sciences’ et ça n’allait pas du tout s’il découvrait que le maître l’avait faite seulement d’après un manuel, sans matériel, sans expériences, sans objets concrets ! »
Ressources d’une coopérative scolaire
Les ressources sont assurées, en partie, par les cotisations versées, mais aussi par des ressources provenant d’activités générales (fêtes, ventes, expositions).
Dans les villes comme dans les campagnes, les élèves éditent leur journal, confectionnent des jouets en bois, en contreplaqué, s’adonnent à la reliure, à la linogravure, à la pyrogravure, etc…
Les activités d’une coopérative scolaire rurale sont multiples : les plantes médicinales, le jardinage, l’élevage, les pépinières. L’activité type est le ramassage des plantes médicinales qui présente un triple intérêt :
La récolte ne peut être rémunératrice que si les quantités récoltées sont suffisantes. Par espèce, un minimum de 50 kgs pour les plantes entières, 20 kgs pour les feuilles, 10 kgs pour les fleurs pétales.
Activités dépenses
Les activités dépenses ne sont pas moins variées : achat de matériel scolaire, de livres, de fournitures scolaires, entraide sociale, etc
Elles sont surtout utilisées pour l’organisation d’un voyage en fin d’année scolaire.
Cours officiels 1954 des plantes médicinales (au kg)
Aubépine 70 à 80 Fr.
Bourrache (fleurs) 180 à 250
Coquelicot (pétales) 180 à 400
Lamier blanc (fleurs, pét.) 1200 à 1300
(fl. Calices) 90 à 100
(plante fleurie) 90 à 100
Sureau (fleur) 100 à 150
Violettes (fleur) 150 à 400
Bleuet (pétales) 600 à 700
(calices) 150 à 400
Souci (pétales) 490 à 500
Gui mondé 80 à 100
Gui (tigelles) 25 à 30
Camomille (fleurs) 300 à 400
Bouillon blanc (fleurs) 200 à 250
Bourdaine (écorce) 50 à 70
Douce amère (tige) 66 à 77
Guimauve (fleurs) 700 à 1000
(feuilles) 75 à 80
Muguet (feuilles) 120 à 140
Busserole (feuilles) 50 à 60
Queues de cerises 45
Tilleul 300 à 350
Cahier de la coopérative scolaire de l'école de la Houssaye Béranger (76) Compte-rendu de l'élection du président, trésorier et secrétaire du mardi 20 janvier 1953
JEAN DE SAINT AUBERT (1908 – 1968)
- Inspecteur de l’Éducation Nationale,
- Adjoint à l’Inspecteur d’Académie du Pas de Calais (1945 à 1958),
- Secrétaire Général de l’O.C.C.E. (1948 à 1952),
- Vice Président de l’O.C.C.E. (1952 à 1968).
Le journal de copain-cop, 1935-1936, édité par la coopérative scolaire.