Pédagogie
Les outils pédagogiques
2. Les appareils de projection
La lanterne magique
La lanterne magique est l'ancêtre des appareils de projection et particulièrement du projecteur de diapositives.
Surtout utilisée pour les conférences, elle rentre à l'école à la fin du XIXe siècle.
Les Sociétés d'instruction populaire réunis au congrès libre du Havre en août 1895 sous la présidence de Gréard, vice-recteur de l'académie de Paris, souhaitent qu'on l'utilise pour l'enseignement : Les projections lumineuses étant utiles pour mettre à la portée de toutes les intelligences la plupart des connaissances éducatives et professionnelles qui composent le bagage de l’instruction populaire à ses divers degrés, les sociétés d’instruction et les membres de l’Université devront faire, le plus possible, appel à ce mode d’enseignement.
La commission des sciences physiques et naturelles, instituée au ministère de l'instruction publique, adopte un appareil de projection, du prix de 100 francs, à l'usage des écoles et des cours d'adultes. L'appareil s'éclaire au pétrole au moyen d'une lampe à trois mèches dite américaine, et il est disposé de manière qu'on peut y installer aussi une lampe Drummond, c'est-à-dire faire usage de la lumière oxhydrique. Elle a dressé un catalogue des sujets d'expériences qu'elle considère comme les plus utiles au point de vue de l'enseignement.
Les Sociétés d'instruction populaire réunis au congrès libre du Havre en août 1895 sous la présidence de Gréard, vice-recteur de l'académie de Paris, souhaitent qu'on l'utilise pour l'enseignement : Les projections lumineuses étant utiles pour mettre à la portée de toutes les intelligences la plupart des connaissances éducatives et professionnelles qui composent le bagage de l’instruction populaire à ses divers degrés, les sociétés d’instruction et les membres de l’Université devront faire, le plus possible, appel à ce mode d’enseignement.
La commission des sciences physiques et naturelles, instituée au ministère de l'instruction publique, adopte un appareil de projection, du prix de 100 francs, à l'usage des écoles et des cours d'adultes. L'appareil s'éclaire au pétrole au moyen d'une lampe à trois mèches dite américaine, et il est disposé de manière qu'on peut y installer aussi une lampe Drummond, c'est-à-dire faire usage de la lumière oxhydrique. Elle a dressé un catalogue des sujets d'expériences qu'elle considère comme les plus utiles au point de vue de l'enseignement
En 1895, pour favoriser les progrès de la seconde éducation, le ministère de l'instruction publique met à la disposition des sociétés d'instruction populaire « les appareils de projections lumineuses et les collections de vues photographiques pouvant servir à l'enseignement dans les cours d'adultes et les conférences populaires ».
L'année suivante, deux sociétés d'enseignement, la Société nationale des conférences populaires et la Société havraise d'enseignement par l'aspect, font don au ministère, qui les dépose au Musée pédagogique, des collections de vues qu'elles possèdent. La Société nationale des Conférences populaires se charge d'assurer à ses frais l'expédition des vues, leur entretien et la correspondance ; elles commencent alors à circuler par toute la France avec franchise postale, à l'aller et au retour, pour les recteurs, les inspecteurs d'académie, les inspecteurs primaires, les instituteurs et institutrices publics.
De leur côté, la Ligue de l'enseignement et la Société de l'enseignement par l'aspect prêtent à leurs adhérents lanternes et plaques de projection.
L'instituteur qui possède une lanterne peut, en s'abonnant à la revue Après l'école, recevoir toute une série de vues pelliculaires imprimées, sur tous les sujets.
Société de l’enseignement par l’aspect
C’est à un instituteur Havrais, Gustave Serrurier, que revient l’idée de remettre en honneur la lanterne magique.
La lanterne magique qui, jadis, au déroulement de ses images, par ses monstres fantomatiques, faisait courir sous notre peau un frisson de terreur, ou bien par ses silhouettes follement grotesques et caricaturales nous lançait en de francs éclats de rire, la lanterne magique, amie de l’enfance, rêve luxueux des soirées familiales, roi des jouets, cadeau cent fois demandé, soupiré, anxieusement attendu par la maisonnée en éveil, la lanterne magique, espoir et désir des matinées enfantines, récompense du travail et de la sagesse , la lanterne magique s’est transformée magiquement en un appareil grave, sérieux, éducatif, pédagogique.
Fondé en 1880, la société a la bonne idée de répondre à un besoin, à un manque de l’enseignement.
Pourquoi ne pas utiliser les projections lumineuses qui, grâce aux améliorations réalisées par les constructeurs d’instruments, donnent aux images une telle intensité, une telle sûreté de dessin ? Ah ! que la géographie deviendrait plus intéressante si la ville, si le fleuve, cités dans le cours pouvaient être évoqués par le maître devant ses disciples !
De la pensée, M. Serrurier et ses collaborateurs passent vite à l’action. Ils sont aidés dans leur œuvre par un homme d’initiative - et de patience obstinée - M. S. Jardin, négociant-armateur, qui trouve dans son dévouement le secret d’assurer le succès de l’entreprise. Il faut de l’argent pour acheter les appareils, pour établir des vues, pour en réunir des collections, pour lancer des prospectus, pour se livrer à une vive propagande. Il bat le rappel de ses amis, de ses relations. Il recrute des adhérents.
Puis du Havre, la société se répand dans la Seine-Inférieure. Les écoles rurales, dépourvues souvent de matériel, se rallient promptement au nouveau mode d’enseignement. Bientôt les paysans, qui entendent raconter force merveilles à leurs enfants, veulent être initiés au mystère. De petites conférences leur sont offertes – oh ! bien courtes, bien terre à terre, et avec raison. Ils se font une fête de passer l’après-midi du dimanche à la mairie, à l’école… Au sortir de la conférence, on en cause, on revoit le spectacle. On pense aux absents. Bonne concurrence aux débits de boissons. « Quand l’instituteur montre la lanterne magique, dit un rapport de la Société, le cabaret est vide et l’école est trop petite. »
Et d’école en école, de l’ouest aux quatre coins de la France, l’enseignement par l’aspect s’est fait sa route triomphale. (Autour de l’éducation populaire par Edouard Petit)
L'entreprise Mazo
L’entreprise E. Mazo, créée en 1892 par Elie Xavier MAZO, construit et commercialise du matériel pour la photographie et la projection. Elle développe également l’édition de vues.
Cette entreprise est la grande rivale laïque de la Maison de la Bonne Presse, créée au lendemain de la guerre de 1870, par une congrégation religieuse.
La Maison Mazo subsistera quelques années après la seconde Guerre Mondiale.
L'hélios. Appareil scolaire portatif. Lampe à 4 mèches. Eclairage au pétrole rectifié.
Catalogue général, librairie Ch. Delagrave.
Lanterne magique E. Mazo Paris, l'écolier.
Revue après l’école
Cette revue illustrée d’enseignement populaire est fondée en 1895 par René LEBLANC, inspecteur général de l’instruction Publique. Elle est éditée par Edouard Cornély et Cie à Paris. Elle a comme épigraphe : Le livre doit instruire. On y trouve des cours et conférences, des vues à projections, des veillées instructives et amusantes, des comédies et saynètes, de la vie pratique, des lectures, de la poésie, des contes et récits, des récréations, de la musique, etc.
Les conférences sur un sujet d’actualité, d’histoire, de littérature, de voyage ou de vulgarisation scientifique, sont accompagnées dans chaque numéro, de feuilles de vues pour la projection lumineuse. D’abord en noir et blanc les vues sont éditées en couleur au début du XXe siècle.
En juin 1913, la société d’édition Édouard Cornély & Cie cède son fonds à l’un de ses principaux employés, Frédéric Rieder qui monte dans la foulée la Librairie F. Rieder & Cie.
Les films fixes sont des rouleaux de pellicules de 35mm, longs d'un mètre environ comportant une cinquantaine en moyenne de vues positives, en noir et blanc ou en couleur, au format 18 x 24 mm. Les pellicules sont rangées dans des boîtes en fer, carton ou plastique, cylindriques ou cubiques faisant 32 mm de diamètre ou de côté et 40 mm de haut.
La création des films fixes semble dater de 1923, lorsque Pathé-cinéma lance le Pathéorama, petite visionneuse individuelle qui peut être adaptée à un projecteur Cocorico. Un film Safety 30 mm (en fait, un film 35 mm amputé d'une rangée de perforation) permet de projeter une quarantaine de vues fixes individualisées. Un bouton moleté entraîne les images au coup par coup.
Dans ces mêmes années, les établissements Mollier développent le Projectos et les Éditions de la Photoscopie, le Photoscope de projection. Le format utilisé est le 35 mm. Les fabricants insistent sur l'ergonomie du système, sa facilité d'emploi et le faible encombrement pelliculaire.
Le catalogue des Editions de la Photoscopie de 1934 précise bien la place que l’entreprise veut prendre dans l’enseignement : Si la projection fixe n’occupe pas encore toute la place à laquelle elle a droit, c’est que les moyens désuets connus jusqu’ici : plaques de verre, lanternes de projection, en rendaient l’emploi peu pratique. Dans sa classe même, sans qu’il soit nécessaire de faire l’obscurité, le maître doit pouvoir se servir de l’écran aussi facilement que le tableau noir. Il faut qu’il ait à sa disposition, à peu de frais, une documentation abondante.
Les films Photoscopiques sont établis sur film ininflammable, ils comprennent de 20 à 80 vues du format standard (35mm) et forment des séries complètes convenant aux différents enseignements primaire, secondaire, technique et post-scolaire.
La Maison de la Bonne Presse (Editions catholiques qui devient en 1970, Bayard Presse) et la Ligue de l'Enseignement rivalisent d'agressivité et d'ingéniosité dans l'utilisation de ce nouveau support plus à la portée des écoles primaires que le cinéma.
En 1933, la Ligue de l’enseignement crée l’Union française des offices du cinéma éducateur laïque (UFOCEL), qui reprend en main « la tâche de coordonner les efforts de tous les offices et cinémathèques laïques et de défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics.
La nouvelle organisation fait vite la preuve de son efficacité et de son utilité.
Le 8 octobre 1935, le ministre de l’Éducation nationale, Mario Roustan, fait savoir à tous les inspecteurs d’académie que « des subventions pourront être accordées sur les crédits du ministère de l’Éducation nationale pour l’acquisition, sous réserve de l’approbation technique, d’appareils de projections de films fixes.
- Le projecteur de diapositives
- Le cinéma
La vue fixe ne saurait prétendre à représenter ce qui ne vaut que par le mouvement. Au cours d'une leçon de géographie sur les Alpes, par exemple, il n'est pas douteux que la représentation d'une vingtaine de belles vues commentées convenablement, vaudrait bien mieux que tous les discours et toutes les lectures. Mais, il est bien évident aussi qu'un petit film complèterait heureusement la leçon en montrant tout ce qui est en mouvement et qui ne saurait être rendu par les vues fixes : torrents, cascades, avalanches, scènes d'ascension, passages de crevasses, troupeaux conduits aux pâturages, etc. (Jean Brérault)
La Maison de la Bonne Presse (créée au lendemain de la guerre de 1870, par une congrégation religieuse, pour la défense de l'église) s’intéresse au cinématographe à partir de 1897, jugeant que “l'image a une puissance particulière pour attirer et pour instruire. C'est ce qu'explique le succès croissant de ce service" (Manuel de propagande des publications de la Maison de la Bonne Presse, 1919). Elle exploite le projecteur Immortel. Cette même année 1903 est lancé le "Fascinateur", organe de presse de la puissante maison catholique, qui vient concurrencer la revue "Ombres et Lumière" du grand rival laïc Mazo.
A titre personnel, des instituteurs pionniers pratiquent le cinéma à l'école primaire au début du XXe siècle, tel Adrien Collette qui souhaite l'utiliser pour certaines leçons de choses ou de géographie.
Suite à l’action menée par les cinémas mobiles de la fondation Rockefeller pour lutter contre la tuberculose, les politiques prennent conscience que les projections cinématographiques peuvent constituer un outil d’enseignement, d’éducation ou de propagande. L’intervention de l’État en matière cinématographique apparaît alors.
En date du 23 mars 1916, un décret institue une commission extraparlementaire afin de rechercher les meilleurs moyens de généraliser l’utilisation du cinématographe dans l’enseignement ou l’éducation populaire. Son rapport publié par Auguste Besson en 1920, a conduit à la création, la même année, d’un service des films au Musée pédagogique et a déclenché la création de cinémathèques, d'équipement des écoles normales en matériel cinématographique, de subventions à l’achat de projecteurs 35 mm par les écoles, etc.
Ces mesures favorisent la création d’une trentaine d’Offices cinématographiques d’obédience laïque.
Sept constructeurs d'appareils de projection sont retenus pour les établissements scolaires dont Gaumont, Aubert et Pathé. Le seul format autorisé est le 35 mm.
De son côté, l'association L'art à l'école lance un mouvement en faveur du développement du cinéma sur la proposition de Léon Riotor. Elle instaure une Commission du cinématographe d'enseignement chargée d'établir un programme d'éducation artistique de l'enfance par les projections animées.
Un consensus s'établit en faveur de l'utilisation du cinéma à l'école. On considère que le cinéma vivifie l'enseignement du maître, réduit le verbalisme, donne à voir la synthèse vivante des choses, recule les horizons, révèle la diversité de l'univers, qu'il excite ainsi la curiosité des élèves et retient leur attention, qu'il développe leur qualité d'observation et qu'il est même susceptible, par la beauté des spectacles ou des chefs-d'œuvre de l'art qu'il présente, de développer leur sens esthétique et moral, de les élever vers l'idéal.
(Cinéma pédagogique et scientifique: à la redécouverte des archives, par Béatrice de Pastre-Robert,Monique Dubost,Michelle Aubert,Françoise Massit-Folléa)
Certains émettent cependant des réserves sur les limites et les dangers de cet outil pédagogique pour la formation intellectuelle des élèves.
Ainsi, Henri Arnould, auteur de vues didactiques éditées par la maison Mazo, oppose les atouts des images fixes aux inconvénients des images animées.
Les critiques distinguent le cinéma éducateur et le cinéma scolaire. Les séances de cinéma éducateur, dans un contexte périscolaire, visent les adolescents et les adultes qu’il s’agit principalement d’éduquer à la citoyenneté et à l’hygiène sociale, tandis que les séances de cinéma scolaire consistent à utiliser des films d’enseignement dans la classe.
Dans le cadre spécifique du cinéma scolaire, la projection cinématographique ne doit, en aucun cas, être le substitut ou le support du discours du maître, elle n'en est que l'illustration.
Il faut que le film soit pour la leçon et non la leçon pour le film et que, dans ce but, tout film destiné à l'enseignement soit exécuté sous la direction d'un spécialiste chargé de donner toutes les indications nécessaires et de diriger textes et notices… (vœux émis au 10e congrès)
Les idées d'Arnould sont écoutées par le Syndicat National des Instituteurs dont il est l'ingénieur conseil. Roussel, président du syndicat, reprend à son compte les principaux arguments et les défend lors du Congrès de 1922 de L'art à l'école : Le syndicat national a mis à la base de l'enseignement par l'aspect l'usage de la lanterne à projections et il affirme nettement que c'est avec la lanterne que l'on enseigne, non avec le cinéma. Notre enseignement est collectif et la lanterne doit être utilisée pour projeter des tableaux muraux composés pédagogiquement. C'est à l'aide de ces tableaux muraux que la leçon est faite. Le cinéma vient la compléter, la renforcer.
L'usage du cinématographe se répand de plus en plus dans les écoles. Les coopératives scolaires, les séances récréatives, les subventions municipales et autres ont fourni des ressources que l'instituteur ne saurait mieux employer qu'à l'achat d'un appareil cinématographique.
- Camérafix - Les Editions Filmées, Paris,
objectif f/ 2.9
- Boîte de 14 films fixes sur la géographie élémentaire. Office Scolaire d'Etudes par le Film. L'OSEF est le seul à présenter des films "à plat" dans un coffret.
A partir de 1865, Alfred MOLTENI développe, en collaboration avec l’astronome Camille Flammarion une collection de diapositives. La maison Molteni est reprise en 1899 par la société RADIGUET & MASSIOT. Ils vont accroître les collections pour atteindre 60 000 clichés sur verre au début du XXe siècle ; le grand nombre et la variété infinie des sujets qui composent nos collections et qui s’augmentent encore chaque jour, nous ont amenés à établir un classement méthodique qui permette à chacun de trouver facilement la série qui l’intéresse plus particulièrement.
Des brochures d’accompagnement sont éditées progressivement avec certaines collections de vues afin « d’éviter aux conférenciers la peine de rechercher les informations propres à composer leurs commentaires ».
Dans son livre Instructions sur l’emploi des appareils de projection, MOLTENI indique en introduction : En projetant, on facilite l’enseignement d’une façon notable. Cela permet de mettre de la variété. Instruire en amusant, c’est ouvrir l’esprit de l’élève, lui donner le désir d’aller au-delà de ce qu’on enseigne…
Dans les années 1920, Mazo édite des nouvelles vues en couleur, véritables Tableaux Muraux sur Papier transparent, groupées par séries de 12, dont l'auteur est Henri Arnould ; Elles forment une leçon conforme aux programmes officiels ; Elles coûtent 30 fois moins cher que les vues sur verre en couleurs ; Elles conviennent à tous les établissements d'instruction et d'éducation ; Elles passent dans tous les appareils même les meilleurs marchés.
Malgré cela, ces vues vont être remplacées rapidement par le film fixe.
Pathé Baby
Le Pathé Baby est d'abord un petit projecteur à manivelle capable de projeter des films courts de format 9,5 mm dans une cartouche métallique qui contenait moins d’une dizaine de mètres de pellicule ininflammable.
C'est pour Noël 1922 que plusieurs milliers de projecteurs Pathé Baby sont mis sur le marché accompagnés d’un catalogue important de 192 titres extraits de la cinémathèque Pathé.
Face au succès et à la demande, une caméra de prise de vue est construite également par la société Continsouza et mise sur le marché en 1923.
Plusieurs modèles se succédent tout au long des années 20 et 30, comportant chacun des améliorations mécaniques ou optiques et permettant de projeter des carters de 20m, puis des bobines de 100m, grâce au dispositif Super Pathé-Baby.
- Pathé Baby 1924
Il et présenté complet avec accessoires, dans une boîte dont le couvercle est spécialement adapté intérieurement pour constituer l'écran. (c 056929)
Il comprend :
- L'appareil muni de sa résistance et du fil de connexion ;
- Une ampoule électrique ;
- La manivelle ;
- Un tapis socle en caoutchouc.
- Le manuel d'emploi et d'entretien.
La lampe est de 6 watts 12 volts alimentée par un rhéostat depuis le 110 volts.
Le film dans son carter ne permet pas de se tromper de sens. Un carter récepteur, situé en bas du projecteur, récupère le film qui s’enroule de lui–même. En fin de projection, le film reste attaché dans son carter et il faut alors le rembobiner.
Freinet introduit dans sa classe un projecteur Pathé Baby en 1925. Il loue des films récréatifs ou documentaires à la Société Pathé : Félix le chat, les premiers Charlot, la fabrication des boutons avec du corozo… Quelques mois plus tard une caméra vient enrichir la correspondance interscolaire avec le village de Trégunc.
D'octobre à décembre (1828) paraît le catalogue des films en location à la cinémathèque. Le prix est de 0,40 francs par film de dix mètres pour dix jours de location. Pour les bobines de cent à vent vingt mètres, le prix est de 6,50 francs, pour dix jours également. Films pédagogiques sciences physiques et naturelles, 210 films au total qui vont des animaux inférieurs à l'ampoule électrique. Géographie : deux cents films. L'histoire de l'architecture : dix-sept films seulement.
Les films récréatifs sont beaucoup plus longs : jusqu'à douze bobines pour Don Quichotte. Mais aussi dix films pour les Fables de La Fontaine, quatorze pour les contes de fées, vingt reconstitutions historiques, trente-sept comédies et drames (pour adultes) dont La Roue, d'Anel Gance, en trente-deux bobines. Et tous ceux qui restent liés à mon enfance : cinquante-cinq Félix le chat, dix Charlot, dix-neuf Harold Lloyd, Max Linder… Et, bien sûr, le grand des grands, celui de nos pluvieux après-midi d'hiver, plus tard, à l'école : les quarante-huit bobines des Misérables !
(Elise et Célestin Freinet, Souvenirs de notre vie, de Madeleine Freinet, tome 1, Stock, 1997)
- Boîte sur les grands fleuves du monde, Editions Nouvelles.
- Boîte contenant des films fixes : O.S.E.F., Editions Nouvelles, Editions filmées, O.D.F. et Larousse.
Après 1945, l’UFOCEL laisse la place à l’UFOLEIS (Union française des œuvres laïques d’éducation par l’image et par le son) et les offices (un dans chacune des vingt académies) qu’elle fédère s’intitulent désormais OROLEIS (Office régional des œuvres laïques d’éducation par l’image et par le son).
Avec l’arrêté du 1er décembre 1944, une commission ministérielle du cinématographe d’enseignement est mise en place, sous la direction de Grandjouan, chef du service de documentation et d’études pédagogiques. Elle délivre les agréments pour les projecteurs et attribue le visa « film d’enseignement et d’éducation » dont la liste est régulièrement publiée dans UFOCEL Informations.
Outre que le matériel soit moins cher à l’acquisition qu’un appareil de cinéma, le film fixe répond à l’intérêt des enfants pour les images.
C'est l’âge d’or du film fixe d’enseignement qui va durer une vingtaine d’années.
En 1951, à la suite de la loi Barangé (voir page dans Histoire, 5ème République) qui accorde aux établissements scolaires une importante dotation pour l’achat de matériel d’enseignement, en particulier pour l’acquisition d’appareils de projection fixes, les collections de films fixes enflent alors singulièrement.
Cela correspond à la période où le milieu scolaire intègre les nouvelles méthodes de pédagogie active, où l’élève participe activement à son apprentissage, ce qui lui permet de s’approprier plus efficacement les connaissances. Le maître ne se contente plus de transmettre des connaissances mais il anime la réflexion des enfants. Le film fixe est rapidement associé aux méthodes actives.
Les films sont produits par près d’une centaine de maisons d’éditions : des éditeurs scolaires comme Larousse ou Nathan, mais plus souvent encore des maisons spécialisées comme les Editions Filmées, l'O.S.E.F., l'O.D.F., les Editions Nouvelles, etc.
Pour une bonne part, les films, notamment tous ceux réalisés par le prolifique Office de Documentation par le Film (ODF), sont sponsorisés et donc expédiés gratuitement sur simple demande aux enseignants.
D'autres sont vendus directement aux écoles ou prêtés dans le cadre des réseaux des Offices du Cinéma Educateur.
Les sujets abordés sont très variés, balaient toutes les disciplines et couvrent tous les programmes.
Il existe même des programmes d’enseignement qui associent des émissions radiophoniques l'heure de radiophonie à l'école avec le concours du SNI et projection de films fixes.
En 1952, une circulaire du ministre de l'Éducation nationale établit que le film fixe est un instrument admirablement efficace lorsqu'il est utilisé à bon escient, c'est-à-dire lorsqu'il intervient comme élément d'information dans une classe active et sert à éclairer les explications du maître, à provoquer les travaux et les réflexions des élèves.
- Projecteur de films fixes E.N.E.
- Page publicitaire L'image lumineuse, les collections de films fixes E.N.E., les projecteurs Météore, Editions Nouvelles pour l'Enseignement, L'Education Nationale du 23 avril 1959.
Gaumont pense très vite à l’utilisation du cinéma dans les écoles. Pour cela il faut des appareils mobiles, capables de fonctionner dans des lieux sans électricité. On croit à l’époque que ce nouveau moyen pédagogique allait révolutionner l’enseignement (comme aujourd’hui pour les ordinateurs)
Gaumont, associé à Hachette, propose aux instituteurs deux versions de son projecteur 35mm. Le modèle standard, alimenté par le courant alternatif 11Ov continu ou alternatif, s'adresse aux écoles équipées de l'électricité ; l'autre est équipé d'un lumicycle ou cinécycle, une espèce de vélo d'appartement, qui alimente une magnéto. Sa publicité met en valeur un écolier pédalant avec application pour permettre à son maître de commenter les images pédagogiques.
Ces projecteurs sont encombrants et couteux, utilisant des bobines volumineuses et lourdes.
Les premiers films dits instructifs sont ceux qui firent le succès du Pathé-Baby en 9,5 mm, à partir de 1922. Ce sont simplement des coupures de films documentaires, de vulgarisation, de reportages et d'actualité.
La Cinémathèque Centrale de l'Enseignement public créée en 1920, a pour mission l'expédition et l'entretien des films pédagogiques dans les instances éducatives françaises. Son premier catalogue offre 1 000 titres en prêt gratuit.
Pierre Marcel fonde en 1921, la Compagnie Universelle Cinématographique (CUC) qui se donne comme finalité de produire des documentaires utiles à l'enseignement et à l'éducation du peuple dans le domaine de l'agriculture, de l'hygiène, etc. Jean Bréault, instituteur syndiqué, fervent défenseur du cinéma à l'école, devient conseillé pour cette production. Une enquête, publiée en mars 1928, sous le titre Que sera le film d'enseignement ? est accompagnée d'un questionnaire envoyé aux instituteurs, inspecteurs primaires, directeurs et professeurs d'Ecole normale, afin de réaliser des films tenant compte des besoins des utilisateurs.
Cela amène Jean Bréault aux constats suivants :
1) "Le cinéma doit être cinéma". Il n'a de valeur que dans le mouvement. Il est un complément de la leçon et non la leçon en soi. Il ne remplace ni le maître, ni les procédés didactiques, tels la projection d'images fixes, ou encore l'expérimentation et l'observation lorsque celles-ci sont possibles…
2) L'expansion du film dans le domaine scolaire est conditionnée par la "cherté" de la pellicule. "L'économie ne doit-elle pas être obtenue par la réduction du format ?"... En conséquence, le film d'enseignement a tout à gagner si sa durée est courte," non seulement pour des questions de budget, mais aussi pour une bonne efficacité en classe". (Josette Ueberschlag, Jean Brérault, l'Instituteur cinéaste)
Jean Bréault participe à la conception et la réalisation de 25 documentaires muets, d'une dizaine de minutes chacun, produits par la CUC avant de réaliser, pendant ses vacances d'été 1929, son premier film d'enseignement intitulé La mer. (La CUC cessera ses locations de film en 1932)
Les instituteurs de l'école moderne comme les traditionalistes sont réticents aux films sonores.
Plusieurs raisons expliquent cette réserve à l’égard du parlant. Tout d’abord, avant 1936, il n’existe aucun système financier pour sonoriser les écoles et renouveler le fonds cinématographique. Par ailleurs, il semble improbable de trouver suffisamment de films éducatifs parlants pour approvisionner chaque usager en programmes variés. Ensuite, pour des raisons pédagogiques, car dans la classe, rien ne peut remplacer la parole du maître. Celui-ci, s’adaptant à son milieu, voit sur la physionomie de ses élèves s’il est compris et peut continuer, ou s’il doit s’arrêter et reprendre son exposé sous une autre forme. (Eugène Reboul, directeur de l’Office de Saint-Étienne)
En fait, les instituteurs doivent la plupart du temps composer avec des films d’une piètre qualité pédagogique, qu’ils soient muets ou parlants. Ce sont généralement des « documentaires » créés pour le grand public qui ont été par la suite adaptés à notre enseignement d’une façon plus ou moins lointaine, non par des pédagogues, des gens du métier, mais la plupart du temps par les fabricants eux-mêmes.
Les détracteurs du cinéma à l'école se font à nouveau entendre comme Georges Duhamel : La pédagogie moderne se propose fort généreusement d'enlever au brouet du savoir son amertume et son odeur. C'est la science agréable, sucrée, désodorisée. L'huile de foie de morue qui ne sent pas le poisson, le travail manuel sans calus, la marche à pied sans ampoules, la navigation sans mal de mer, l'alpinisme sans vertige, le combat sans blessure, l'accouchement sans douleur… L'idée qu'on pourrait pratiquer [aux élèves] sous anesthésie générale, une sorte d'injection de science indolore et même agréable, cette idée me fait rire si je ne la trouvais malfaisante…
D'autres personnalités tiennent les mêmes propos. Georges Uriot, inspecteur primaire, écrit dans le journal des instituteurs : les écoliers doivent arriver à fournir un effort pénible, qui déplait et rebute. Là est le grand profit, l'acquêt de prix pour la vie de demain. Les images, les histoires, les inventions diverses qui ont pour objet de masquer aux enfants l'effort à produire me semblent plus nuisibles qu'utiles.
En octobre 1931, Paul-Auguste Harlé crée la première revue consacrée uniquement au cinéma dans l'enseignement : Cinéma-Education. Durant cinq ans, Jean Bréault y exerce le rôle de chef de rubrique.
La firme Pathé sollicite Adrien Collette pour mettre en place une série de films courts convenant au monde scolaire, mais également au grand public. Jusqu'ici, le prélèvement de séquences dans des documentaires grand public ne convient à personne.
Jean Bréault réalise des films chez Pathé à partir de 1932 (son premier film d’enseignement parlant, En Bretagne, 1933). Ils sont édités non seulement dans le format standard 35 mm, mais également en 17,5 mm. Les écoles commencent à s'équiper avec ce type de projecteur Pathé-Cinéma.
Une circulaire ministérielle du 22 mars 1932 interdit la projection de films inflammables dans les locaux scolaires. Les instructions suivantes sont données : Ne pourront être projetés au cours des classes que des films d’enseignement prêtés par la Cinémathèque Centrale du Ministère de l’Education Nationale (effectif de 1920 à 1986). Le 6 décembre 1936, la Cinémathèque est regroupée par Jean Zay au sein du Musée pédagogique.
Les Offices du cinéma éducateur décident de s’orienter vers le parlant pour retenir le public d’adultes qui commence à se détourner des séances muettes du cinéma éducateur. Cependant, il leur faut trouver un moyen pour rééquiper les écoles qui ont déjà bénéficié d’une subvention pour l’achat d’un projecteur 35 mm muet. Dans un contexte de crise économique, le choix d’un format intermédiaire sonore semble être la meilleure solution. Une question demeure : quel format (16 ou 17,5 mm) doit bénéficier des aides publiques ? Les militants laïques optent pour le 16 mm en partie pour contrarier le Comité Catholique du Cinématographe qui s’est quant à lui prononcé pour le 17,5 mm. En 1934, les dirigeants de l’UFOCEL obtiennent enfin du ministère de l’Instruction publique l’officialisation du 16 mm. Le ministère tarde néanmoins à dégager des crédits et ne subventionne l’achat de projecteurs 16 mm qu’à partir de 1936.
- Le projecteur de films fixes
Le projecteur de diapositives permet de visionner des diapositives par projection de l'image sur une surface blanche de grande taille (que ce soit un mur ou un écran adapté). Son usage s'est répandu dans les années 1950, C'est l'intermédiaire entre la vue de lanterne magique pour son image unique et le film fixe pour sa réalisation.
Une diapositive ou « diapo » est un morceau de film positif ne montrant qu'une photographie inséré dans un cadre en plastique ou en carton de 5 x 5 cm contenant le plus couramment une image 24 x 36.
Elle a l'avantage par rapport au film fixe de permettre à l'instituteur de choisir la progression de ses projections de vues. Un appareil photo permet, avec un film positif développé chez un photographe, de réaliser des diapositives personnelles.
Les diapositives sont passées devant l'objectif à l'aide d'un passe-vue simple (mise en place des diapositives une par une) ou à panier (avec changement de diapositives automatique).
Certains modèles sont équipés d'un système autofocus permettant la mise au point automatique de l'image sur l'écran.
Jusqu'à la seconde guerre mondiale, l'utilisation des techniques audio-visuelles a été le fait d'une minorité d'enseignants, de pionniers.
Pour assurer la victoire, les pays non préparés, durent former dans un délai très court, former des millions de soldats et d'ouvriers avec un nombre considérablement réduit d'enseignants. On mit sur pied un programme grandiose de production et d'utilisation des techniques audiovisuelles. Les résultats obtenus furent remarquables.
On en dégage qu'un emploi systématique et massif des techniques audiovisuelles n'était nullement incompatible avec un enseignement de qualité qui se voulait de surcroit efficace.
Par ailleurs, on aboutit à la conclusion que l'emploi combiné et coordonné de plusieurs techniques audiovisuels est dans la majeure partie des cas infiniment préférable à l'utilisation continue et sans réserve d'une seule technique.
Un autre facteur non négligeable, les administrateurs de l'éducation sont dans une large proportion convaincus par le fait que des investissements financiers importants consentis pour l'achat de matériel audio-visuel permettent d'obtenir, dans des délais limités, des résultats efficaces. (Robert Lefranc, Encyclopédie Pratique de l'Education en France, 1960)
Après la guerre, Jean Bréault s'insurge contre la décision prise par la nouvelle Commission ministérielle du Cinéma d'Enseignement qui cherche à imposer le film muet aux écoles primaires.
Très intéressé par le cinéma éducatif, Raoul Dubois fonde en janvier 1947 le Comité français du cinéma pour la jeunesse (CFCJ) avec Henri Wallon et Charles Dautricourt.
Pathé Rural
Le Pathé Rural est destiné à l’exploitation dans les campagnes ou les petites villes dépourvues de salles de cinéma. Le matériel et les films au format 17,5mm, sont facilement transportables et l’utilisation d’une pellicule ininflammable rend les projections possibles dans n’importe quelle salle.
Mis au point dès 1925 par Jacques Marette, directeur technique de Pathé Cinéma, et construit par les établissements Continsouza, le projecteur Pathé Rural est vendu à partir de 1927, au prix de 3.650 francs. Il peut également être loué 12,50 frs par semaine, au près du service du Pathé Rural, situé 91 avenue de la République à Paris, pour tout signataire d’un contrat de location de 12 programmes de films à projeter dans un délais de douze à vingt-quatre semaines.
Entre 1927 et 1933, plus de 220 programmes (d’une dizaine de bobines) sont édités, comportant à chaque fois un documentaire, un film burlesque ou un dessin animé et un grand film.
Projecteur "Pathé Rural" 17,5 mm. (1927) - Le premier modèle de Pathé en ce format, appareil muet, bras en "V" très courts, les bobines ne peuvent pas être supérieures à 120 m.
Provient d'une école rurale. Il a passé la loi allemande de 1944, interdisant à la France d'avoir ce type d'appareil sans transformation en 16 mm, sous peine de fortes amandes et confiscation du projecteur.
- La Nouvelle
Le cinéma à l'école.
La leçon doit se faire par la parole et les vues fixes.
Le cinéma est un instrument de synthèse. (vœu du Congrès du cinéma appliqué à l'Enseignement, avril 1922)
Donc installer un cinéma dans une école avant une lanterne est une HERESIE pédagogique.
Circulaire ministérielle du 21 mars 1935
Liste mise à jour des appareils cinématographiques qui peuvent être subventionnés sur les crédits affectés à l'introduction du cinématographe dans les établissements d'enseignement primaire.
Les listes précédentes sont annulées, mais les instructions ministérielles du 25 février 1928 restent en vigueur.
a) Appareils cinématographiques pour films muets (format standard, 35 mm) :
Debrie dit "Jacky Debrie" N° 589 (Ets A. Debrie, 111, rue Saint-Maur, Paris).
Oehmichen, type B.A.G. N° 114 (Sté Oehmichen, 39, avenue Victor-Hugo, Paris)
Radiguet-Massiot "Stator", N° 360 (Ets G. Massiot et Cie, 37bis, rue de Belfort, à Courbevoie).
Pathé-Natan, type N.A.F., N° 48471 (matériel cinématographique Pathé, 20 bis, rue Lafayette, Paris)
Phébus, N° 948 (Ets Phébus, 43, rue Ferrari, Marseille).
Excelsior-Bloc, E.B. 1932 ( Ets Laval, 10, Boulevard Bonne-Nouvelle, Paris).
Radiocinéma P.E. 1932, N° 123 (Cie Radio-cinéma, 79, boulevard Haussmann, Paris)
Cinélux S.P. 5, N° 6077 (Sté Cinélux, 5, avenue Percier, Paris).
Demaria-Lapierre P.P.E., N° 1 (Ets Demaria-Lapierre, 21, rue de Paradis, Paris)
L'Ecran Scolaire
Œuvre de Vulgarisation d''Enseignement par l'Aspect.
Fondé par et sous le patronage du Syndicats National des Institutrices et Instituteurs Publics.
Vues en couleur sur papier transparent.
Chaque série comporte 12 vues et est accompagnée d'un livret explicatif.
Pour utiliser les vues on les découpe et on les place entre deux verres d'une vieille vue, réunis d'un côté par une bande de toile gommée et formant livret. Deux porte-vues suffisent pour passer un nombre indéfini de vues.
Pour organiser des leçons et cours d'Enseignement par l'Aspect.
Lanternes modernes.
L'éclairage électrique par ampoules a permis de diminuer la capacité des boîtes à lumière. L'optique d'une lanterne comporte deux parties distinctes :
1° Le condensateur qui redresse les rayons lumineux pour éclairer uniformément la vue avec de la lumière parallèle.
Il faut qu'il soit assez grand pour que la vue 7cm x 7cm puisse s'inscrire dans la circonférence du condensateur et, d'autre part, il faut tenir compte du mauvais rendement des bords d'une loupe. – Il est nécessaire de ne pas utiliser des condensateurs en dessous de 115mm de diamètre – 103mm est trop petit, les bords de la vue restent écornés, parce que le cadre 7 x 7 n'est jamais bien centré sur la vue elle-même, donc n'achetez jamais une lanterne avec un condensateur de 103mm.
Vue de lanterne en verre :
Vercingétorix à Alésia.
UFOCEL Informations, Ligue de l'Enseignement, Confédération Générale des Oeuvres Laïques, bulletin de mars-avril 1948. Numéro spécial de documentation.
Page : Tableau des principaux projecteurs agréés, appareils de projections fixes.
UFOCEL Informations, Ligue de l'Enseignement, Confédération Générale des Oeuvres Laïques, bulletin de mars-avril 1948. Numéro spécial de documentation.
Page : Tableau des principaux projecteurs agréés, appareils de projections cinématographiques
A la base du mouvement, le réseau des Offices du cinéma éducateur est animé par des instituteurs. En 1927, entre 7 000 et 9 000 appareils de projection sont utilisés dans les écoles et les œuvres postscolaires.
Sur le terrain du cinéma éducatif, les Offices du cinéma éducateur participent à la lutte anticléricale mais sont devancés par l’Église sur un certain nombre de points. Dès 1927, les patronages catholiques ont leur fédération, le Comité Catholique du Cinématographe et éditent les Dossiers du cinéma, alors que son homologue laïc fonde la Fédération Nationale des Offices du Cinéma Educateur (FNOCE) en 1929 et sa revue Cinédocument qu'en 1931. Ainsi le cinéma éducateur laïc se place-t-il sur la défensive.
La France utilise trois formats pour le film d'enseignement, le 35 mm, 17,5 mm et 9,5 mm.
Pathé sort son Pathé Rural, en 1927, au format 17,5 mm. Le film qui est réduit (format 35mm coupé en deux) est moins cher et les copies peuvent être envoyées par la poste. Le Pathé Rural est destiné à l’exploitation dans les campagnes ou les petites villes dépourvues de salles de cinéma.
Pour leur classe, les instituteurs préfèrent le film 9,5mm Pathé-Baby ininflammable, de 10m ou 20m, enfermé dans un boîtier métallique qui tient dans la poche. La projection reste de bonne qualité sur un écran de 1m de large.
Le mouvement Freinet crée la Cinémathèque coopérative de l'Enseignement Laïc (voir page Pédagogie, Freinet) pour faciliter l'acquisition d'appareils cinématographiques Pathé-Baby et de films. Réalisés par les enseignants, les films servent en particulier à la correspondance interscolaire.
La Coopérative interscolaire du Jura pour l'enseignement par le film, est créée en 1927. Elle sort son premier film social Prix & Profits, réalisé en standard 35 mm. En 1932 il est tiré intégralement et sans coupure d'aucune sorte en film réduit de 9,5mm Pathé-Baby. La coopérative s'affilie en 1930 à la CEL.
Ces deux coopératives très liées au Syndicat Unitaire des Instituteurs, revendiquent l'utilisation du format réduit.
Ces deux coopératives très liées au Syndicat Unitaire des Instituteurs, revendiquent l'utilisation du format réduit.
Après des débuts hésitants le cinéma muet s'impose peu à peu.
Le film muet laisse toute liberté au maître pour ajuster son commentaire à son auditoire. Semblable à une lecture expliquée, il laisse aux maîtres leur prestigieux pouvoir de détenteur de connaissances. Tout le monde s'accorde à dire que le film est un outil au même titre que le tableau noir.
Alors que le cinéma muet est perçu favorablement comme un auxiliaire précieux du maître, en 1929, les efforts accomplis se sont brusquement trouvés anéantis par la mise sur le marché du cinéma parlant.
Pour les écoles dépourvues de courant électrique, deux solutions se présentent :
1. recourir à une substance combustible ;
2. fabriquer l'électricité sur place. Seul l'éclairage électrique peut donner satisfaction comme commodité d'emploi et comme intensité lumineuse. Tous les autres modes d'éclairage ne sont que des solutions d'attente dont quelques-unes fournissent des résultats intéressants.
Eclairages autres qu'électrique.
Depuis l'éclairage au pétrole des "lanternes magiques", on a vu apparaître l'éclairage à l'alcool à brûler (un mélange de vapeur d'alcool et d'air porte un manchon à l'incandescence) et l'éclairage à l'acétylène. Puis des sources plus puissantes à base d'oxygène pouvant être utilisées en cinématographie, ont été proposées : oxydrique, oxyalcool, oxyacétylène, oxyessence, oxyéther. L'emploi de gaz à riche carburation avec mélange d'oxygène donne une lumière très puissante. L'oxygène nécessaire est soit fabriquée à l'école, soit fourni par des tubes en acier où il est fortement comprimé (150atm. Environ).
Tous ces moyens nécessitent un matériel parfois encombrant, d'un maniement souvent délicat et qui n'est pas toujours sans danger.
Comment obtenir l'énergie électrique ?
1. Recourir à une batterie d'accumulateurs. Possible quand l'école n'est pas trop éloignée d'une localité possédant le courant électrique. En général, les constructeurs d'appareils cinématographiques fournissent la batterie nécessaire et donnent tous renseignements à l'instituteur inexpérimenté ;
2. Transformer sur place de l'énergie mécanique en énergie électrique. Ce dernier moyen a conduit à la création du Lumicycle de la maison Gaumont, et de l'appareil Kok de la maison Pathé.
(Le Travail manuel, les Sciences expérimentales et le Cinéma à l'école, 1924)
- Le Lumicycle Gaumont avec appareil projecteur.
"La projection lumineuse fixe est un excellent procédé de présentation imagée aux élèves. Elle est évidemment supérieure aux dessins imprimés ou à des photographies que l'on fait circuler en classe. L'attention de tous les enfants est attirée au même instant sur la même image et le maître peut ainsi donner en toute liberté des indications utiles. Il peut interroger et tenir en main sa classe, bien plus aisément."
Jean Brécault, instituteur public, fervent défenseur du cinéma à l'école.
-Appareil de projection SODISFOM
-Projecteur de diapositives Malik Selectron Semimatic dans sa mallette.
Autres appareils cinématographiques d'enseignement : le Pathé-Enseignement (modèle N.A.E.) qui comporte, lui aussi, un générateur de lumière, mais passe les films ordinaires de 35 millimètres ; Le poste scolaire de la maison Massiot monté sur bâti métallique, type mixte, pour la projection des films et des diapositives ; l'Excelsior 1925 de la maison Laval ou le Cinéo, d'un prix plus modique pour les petites écoles.
(Le Travail manuel, les Sciences expérimentales et le Cinéma à l'école, 1924)
- Lanterne de projection.
La lumière est fournie par une lampe à pétrole, remplacée plus tard par une ampoule à incandescence, qui projette sur un écran une image peinte sur du verre ou du papier cristal.
La lanterne de projection est le véritable outil de l'enseignement par l'aspect.